La gestion des déchets en Corse

L’organisation de gestion des déchets prévue par le PIEDMA

Afin d’améliorer la gestion de nos déchets, de favoriser le recyclage, de limiter la mise en décharge, d’éviter la formation de dépôts sauvages et de réduire les coûts de transport de nos déchets, le PIEDMA préconise une organisation de l’île en 9 bassins (5 en Haute Corse et 4 en Corse du Sud. Chaque bassin est organisé autour d’un centre de regroupement des circuits de collecte qui comprend :

  • une station de transit des déchets résiduels,
  • une déchetterie principale où sont rassemblés les déchets de la collecte sélective,
  • plusieurs déchetteries de proximité,
  • un centre d’enfouissement de classe III pouvant accueillir les déchets inertes.

Les déchets verts seront accueillis dans des centres de compostage, ils peuvent être collectés au même titre que les déchets recyclables, pour cela le plan suggère une souplesse dans l’organisation de la collecte de ce type de déchets, ainsi des plates formes de compostage seront préférablement positionnées à proximité de l’habitant, soit sur le site de la déchetterie.

Les limites géographiques des 9 bassins ne sont pas figées, toutefois il est préférable de s’en rapprocher le plus possible afin de conserver une logique dans l’organisation générale de gestion des déchets sur le territoire insulaire.

Les déchets en Corse, où en sommes-nous ?

Des avancées certaines… mais il reste encore à faire !

  • En matière d’organisation administrative

L’organisation administrative dans la collecte et le traitement des déchets s’est nettement rationalisée : aujourd’hui, 90 % des communes représentant plus de 95 % de la population insulaire s’est organisé alors qu’à peine ¾ des communes l’était en 2002. Cependant, cette organisation d’ordre administratif ne résout pas l’organisation spatiale et l’on constate l’éloignement de certains territoires vis-à-vis des installations de traitement.

  • En matière de campagnes de prévention et de sensibilisation

De nombreuses campagnes ont été réalisées tant vers le grand public que vers les professionnels, en termes pédagogiques, que ce soit sur la réduction des déchets, le tri sélectif, le compostage, etc. Des opérations ont également été menées dans les écoles, lors de manifestations ou de foires. Néanmoins, le ratio de production des déchets ménagers et assimilés mélangés en partie avec des déchets industriels, est supérieur de près de 15% à la moyenne nationale.

Si la population est informée sur ce qu’il faudrait faire, elle n’a pas encore modifié suffisamment son comportement et ses usages en matière de déchets. Une réelle prise de conscience de l’importance des enjeux pour notre région reste nécessaire.

  • En matière de décharges sauvages

Concernant ce qu’on appelle les « décharges brutes » c’est-à-dire les décharges non autorisées en termes réglementaires, il en existait 147 recensées en Corse dans le cadre du précédent PIEDMA. 53 d’entre elles, dont les plus importantes, sont réhabilitées, mais il demeure encore des dépôts sauvages ou petites décharges qui restent à traiter. Les efforts et les investissements sont à maintenir.

  • En matière de tri, de valorisation et de transport des déchets

La collecte sélective en mode tri-flux (verre, emballages, journaux/magazine) a été mise en place sur 217 communes. Ainsi, depuis 2010, 80 % de la population insulaire peut en bénéficier. Les déchèteries se sont développées, mais il en reste encore à construire. Plusieurs filières particulières ont aussi été mises en place pour les déchets dangereux comme les piles usagées, les déchets d’équipement électriques et électroniques, les lampes, les huiles et même le textile dans certaines zones.
Il n’existe actuellement aucune structure de tri et de valorisation en Corse. Ainsi les déchets destinés à être triés sont transférés sur le continent.

  • En matière de traitement

Si les capacités de traitement en Centres d’enfouissement techniques, appelés aujourd’hui ISDND «Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux » ont été augmentées de 50% pour accueillir un total d’environ 150.000 tonnes de déchets / an sur des périodes limitées, on sait que la situation à court terme reste très préoccupante, à cause d’un manque de capacité.

Il y a urgence à planifier la construction des nouveaux ISDND à l’échelle des territoires.

À noter que six centres de compostage pour déchets verts et boues de station d’épuration ont été créés sur l’ensemble du territoire et 3 sont en projet.

85% de la population est potentiellement concernée par les différentes opérations de compostage individuel mises en œuvre sur le territoire. Ainsi, un foyer sur onze a choisi de s’équiper d’un composteur, ce qui représente un détournement de déchets fermentescibles de l’ordre de 1400 tonnes par an.

(Source :  Office de l’Environnement de la Corse)

 

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